jeudi 9 février 2012

Troisième lettre d'information

Janvier 2012


Ø  Atelier bovins lait


Le niveau de production est important, avec une bonne digestion et une bonne valorisation de la ration. On remarque cette année encore une très bonne conservation du maïs, celle-ci permise par la méthode "bavaroise" qui consiste à mettre une sorte de cellophane sous la bâche, pour rendre le silo totalement hermétique. Couplé à un stade de récolte optimum et à un tassage maximal du tas lors de sa confection, le résultat est très positif. Ceci dit, l'an passé, il avait aussi été observé une bonne qualité "visuelle" de l'ensilage; or récemment, une analyse de mycotoxines (toxines venant de champignons) a été réalisée sur le dernier silo, faisant état d'une qualité plutôt médiocre. La chaleur de l'automne a peut être favorisé des reprises de fermentation suite à l'ouverture du silo.

Parallèlement à ceci, quelques problèmes de mammites sont toujours à signaler, mais globalement ça va dans le bon sens.

Un essai sur le méthane vient aussi de débuter. D'ici 2 semaines, nous allons pouvoir observer les vaches avec le dispositif de prélèvement de CH4 roté. Un autre essai zootechnique débute cette semaine sur la comparaison de techniques de protection de la protéine contre la dégradation ruminale. Habituellement réalisé avec du formol (brevet déposé par l'INRA dans les années 80), des alternatives existent aujourd'hui, plus ou moins coûteuses et efficaces. C'est ce qui va être vérifié. Le but est d'apporter moins de protéines aux animaux pour faire autant de lait, avec moins de risques de perte d'azote dans les urines, et moins d'ammoniac dans le rumen, nuisible à son fonctionnement, et pouvant entrainer des pics d'urée dans le sang, peu souhaitables pour l'animal.


                                                    Collier sur une vache de Grignon



Ø  Atelier ovin

Des béliers ont été remis avec certaines brebis romanes ayant agnelé en septembre pour une nouvelle mise-bas prévue en juin. De nombreux agneaux sont déjà partis, soit en boucherie, soit en tant qu’animal reproducteur.
Les croissances sont satisfaisantes, mais il est à noter une période où il y a eu des soucis de lithiase (calculs rénaux) dû à la richesse en minéraux des aliments, faisant des cristaux. En règle générale, l’équilibre calcium-phosphore et un accès facile à l’eau permettent d’éviter ce genre de problèmes. C’est la première année où l’on voit apparaître aussi fréquemment ce problème à la ferme…
Les agnelages vont de nouveau recommencer : les bergers comptent sur les étudiant(e)s pour de nouveau venir donner les biberons !




Ø  Projet GE+

          L'enquête publique est en cours. Tout se passe bien. La consultation des entreprises se fait en parallèle pour actualiser les devis et le business plan. Si tout va bien, les travaux commenceront au printemps.


Ø  Cultures

Le froid et les gelées sont attendus pour pouvoir sortir le fumier de la fumière... Quelques élagages ont été réalisés dans le parc autour des champs. Quelques labours d'hiver ont aussi été réalisés. Avec la pluie et le gel/dégel, cela doit permettre d'affiner les mottes dans les parcelles où la terre est très argileuse. A ce sujet, une parcelle de prairie a été aussi labourée pour y implanter de l'orge de printemps. D'une part cette parcelle était très peu productive, et d’autre part elle arrivait à 5 ans d’ancienneté (prairie temporaire). Avec la réforme de la PAC, les prairies de plus de 5 ans sont considérées comme permanentes et peuvent par la suite être contraintes à rester ad vitam eternam en prairie. Pour en pas être contraints par la suite, cette parcelle a donc été remise en culture.


Orge de printemps


Ø   Projet un arbre-un élève     

Deux haies vont être plantées prochainement par nos soins sur le plateau (tous à vos pioches!). L'une sera le prolongement de celle réalisée par nos camarades 2A; elle se situe dans la parcelle pâturée par les vaches. L'autre sera le long de la RD 30 vers Feucherolles. Elle aura le premier intérêt d'augmenter la biodiversité sur cette zone très ouverte de grandes cultures, et pourra limiter le ravinement dans cette zone à risque érosif. Un programme ambitieux est envisagé quant à l'aménagement des surfaces
dites "interstitielles" sur le plateau, dans l'idée de valoriser ces surfaces, pour produire plus avec une moindre utilisation de produits phytosanitaires via la présence et la maîtrise d'auxiliaires.




Ø  Projet stratégique de la ferme

vue aérienne du plateau de Saclay
Une réflexion stratégique vient de débuter sur l'avenir de la ferme à l'horizon 2020, dans la perspective du déménagement de l'école sur Saclay et de l'éventuel abandon du campus de Grignon. Maintenue dans AgroParisTech (et sur Grignon), la ferme doit préparer dès maintenant son avenir. Une consultation large est prévue, en interne et en externe. Enseignants, chercheurs, élèves, personnels techniques et administratifs sont bien entendu les bienvenus pour alimenter la réflexion.
                                                                                                             
(Contacts: Dominique TRISTANT, Thierry DORE, Olivier LAPIERRE)





Point technique : mesure des émissions de méthane par l’élevage

Le système digestif d’une vache émet de façon naturelle une quantité importante de gaz à effet de serre (GES) sous forme de méthane. Le sujet peut faire sourire mais les rots de vaches représentent un véritable enjeu pour le climat et l’agriculture. A l’échelle du pays, ces éructations participent aux émissions nationales à hauteur de 28 000 kt eq. CO2 / an soit 27 % des émissions du secteur agricole.

C’est avec l’appui technique de l’INRA de Theix, que le projet Grignon Énergie Positive a acquis le matériel et le savoir faire nécessaire à la mesure précise de ces émissions. Cette capacité de mesure ouvre plusieurs perspectives au projet : évaluer les effets de nos pratiques d’élevage sur les émissions de GES ; évaluer la pertinence de pratiques innovantes ; proposer un support expérimental fiable à des partenaires.

              Collier de mesure des émissions de CH4

Dans un premier temps, on prélève un échantillon à la sortie du naseau de l’animal. On place pour cela un collier en plastique creux mis préalablement sous vide au niveau du cou de la vache. Un tuyau en acier d’un diamètre très fin est branché sur le collier puis fixé au-dessus du naseau. Le collier se remplit alors très lentement en aspirant l’air expiré par la vache. Après 24h de remplissage, on retire le collier et l’échantillon est alors rempli !

Bien évidemment, le collier ne collecte qu’une infime partie du méthane émis par la vache pendant 24 heures. On ne connaît donc pas directement les quantités totales émises par l’animal. Pour retrouver cette quantité totale à partir de la quantité collectée, on utilise un gaz dont la fonction est de tracer le méthane : le SF6. Une capsule émettant du SF6 a été placée au préalable dans le rumen de l’animal et ce gaz est collecté avec le méthane dans le collier.

La dernière étape consiste en l’analyse du gaz prélevé. Elle se fait en laboratoire par chromatographie en phase gazeuse et permet de connaître précisément la concentration en méthane et en SF6 de l’échantillon. L’émission connue du SF6 est ensuite utilisée pour calculer la quantité totale de méthane produit par la vache en 24 heures.

Source : site de Grignon Energie Positive



Par Claire Bourhis

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