jeudi 9 février 2012

Deuxième lettre d'information


Décembre 2011


Ø  Atelier bovins lait

       Dans la dernière lettre d’info, nous faisions part d’un nombre de mammites inquiétant et d’une baisse générale de productivité et d’immunité du troupeau, sans trouver la cause. Il semblerait que le problème soit en grande partie réglé, même si le nombre de mammites n’est pas nul aujourd’hui.
       
       Suite à un été humide, les vaches qui ont été au pâturage, ainsi que les génisses, ont pu être contaminées par un parasite nommé paramphistome. Ce parasite du rumen se développe et provoque comme une sorte de tartre à l’intérieur du rumen, ce qui empêche la bonne assimilation des acides gras volatils au niveau des papilles ruminales (ces acides gras volatils représentent une source d’énergie importante pour les ruminants). De plus, ces parasites peuvent provoquer un stress oxydatif important, et donc une baisse d’immunité chez les animaux infectés.

      Ce paramphistome est difficile à mettre en évidence par une coprologie car c’est un parasite du rumen, et nous ne le retrouvons pas facilement dans les bouses. Nous avons eu des échos comme quoi 10% des vaches arrivant aux abattoirs en ce moment seraient touchées par le paramphistome.
Suite à un traitement antiparasitaire ciblant ce parasite précisément, la productivité du troupeau a été améliorée, et le nombre de mammites a diminué, sans pour autant arriver à zéro.


La grande douve (à gauche) et le paramphistome (à droite) font partie de la même classe des trématodes et présentent des cycles similaires : nécessité d’un milieu extérieur aquatique, au moins temporairement.

       Un autre problème a été trouvé sur les installations électriques. Les vaches sont des animaux très sensibles aux problèmes électriques, notamment à cause de leur masse. Dans l’étable de la ferme de Grignon, qui a  connu des installations électriques progressives, il est possible que la mise à la terre ait été sous dimensionnée au départ (ajout par la suite de tank à lait, chauffe-eau, etc…) et qu’avec le vieillissement des matériels électriques et l’humidité du bâtiment (ainsi que la teneur en ammoniac dans l’air), les moteurs électriques laissent partir une partie du courant dans la terre au lieu de faire repartir tout dans le neutre. Ainsi, si la terre n’est pas bonne, l’électricité étant fainéante, elle peut partir dans les éléments conducteurs les plus proches : le métal de la salle de traite par exemple. Ces microcourants sont très faibles, non détectables par l’homme, mais détectables par les gros animaux (à cause de leur impédance), qui se retrouve alors stressés pendant la traite, ceci pouvant aussi provoquer des mammites.

       Suite à des mesures réalisées avec du matériel spécifique (car en élevage, il faut aller au delà des normes préconisées par EDF pour les habitations !) les mises à la terre ont été doublées sur les deux principaux boîtiers électriques de l’étable. Il est un peu tôt pour se prononcer sur les résultats. On en reparlera dans la prochaine lettre d’info.

La salle de traite 2x12 TPA (Traite Par l’Arrière) de Grignon vue de dessus



Ø  Atelier ovin

Les agnelages sont terminés pour cet automne. Les premiers agneaux ne vont pas tarder à être sevrés, voire à partir à l’abattoir vu les très bonnes croissances. Les résultats de prolificité sont très bons, et les taux de mortalité sont très bas. Félicitations aux bergers, et merci à tous les étudiants qui sont venus apporter de l’aide !

Les meilleurs mâles romans (issus de mères à béliers) vont partir en station de contrôle individuel en décembre. Leurs performances vont être suivies individuellement afin de connaître leur valeur génétique.

        Cette année, vu le faible nombre de mâles Berrichon du Cher qui auraient pu prétendre à rentrer en station de contrôle, il a été décidé de ne pas en envoyer, à cause des coûts de déplacement (station de contrôle dans le Cher).

La tonte des agnelles qui vont mettre bas en février s’est faite fin novembre/début décembre. Cela permettra notamment aux agneaux d’avoir plus facilement accès à la mamelle.
Des échographies vont être réalisées sur les brebis mises en lutte en septembre, pour savoir lesquelles sont gestantes. Pour celles qui ne le sont pas, les meilleures seront remises en lutte en janvier pour agneler en juin, et les autres seront réformées. Une partie des romanes qui ont agnelé en septembre vont être « accélérées », c'est-à-dire qu’elles vont être mises de nouveau en lutte en janvier aussi. Elles pourront ainsi faire trois agnelages en 2 ans : septembre 2011, juin 2012 et février 2013. Seules les mères à bélier romanes ne seront pas accélérées, car le schéma de sélection et les dates d’entrée des agneaux en station de contrôle individuel (décembre) obligent le déroulement des mises bas à l’automne.







Ø  Projet GE+

Les fouilles archéologiques sont terminées depuis le 25 novembre. L’INRAP (Institut National pour la Recherche en Archéologie Préventive) n’a rien trouvé : à la ferme on pousse un soupir de soulagement !

       Comme l’installation sera dite Classée pour l’Environnement, le préfet a nommé un commissaire enquêteur qui recevra l’avis des riverains dans les communes avoisinantes en janvier 2012. Suite à cela, il rendra son avis au préfet, qui lui-même donnera son avis pour la construction du méthaniseur.
Parallèlement à cela, l’avis favorable pour le permis de construire a été obtenu et la réactualisation des devis et le choix des entreprises qui construiront le méthaniseur et fourniront le matériel (digesteur, cuve, cogénérateur, etc…) est en cours.

C’est un projet de longue haleine…





Ø  Cultures

L’automne a été très chaud, et relativement sec. Les levées de céréales ont été échelonnées à cause du manque de pluie. La chaleur persistante et l’absence de gelée provoque des risques de présence de pucerons vecteurs de virus, ainsi que de cicadelles. Pour autant, aucune observation de présence de tels ravageurs n’a été faite sur Grignon, heureusement…

Avec les quelques pluies de fin octobre, les levées se sont tout de même bien réalisées, mais pour les mauvaises herbes aussi ! De ce fait, le désherbage d’automne devenait quasi obligatoire.

       Dans les jours qui arrivent, les biomasses de colza de cultures intermédiaires (phacélie) vont être pesées, afin de connaître la quantité d’azote accumulée durant l’automne, et ainsi d’ajuster les besoins en azote pour le printemps 2012. Comme les colzas sont très développés, des économies d’engrais au printemps prochain devraient pouvoir se faire !

Des mesures de la quantité d’azote restant dans le sol en ce moment vont être réalisées sur 20 parcelles, avec un échantillonnage de plusieurs points par parcelle, relevés par GPS. Après l’hiver, en février, la mesure sera renouvelée aux mêmes endroits. Ainsi, d’une part la quantité d’azote qui sera disponible pour la culture au printemps sera connue, et d’autre part, un bilan des pertes d’azote pendant l’hiver par lessivage sera aussi effectué. Si la pluie ne revient pas, dans les sols profonds, les risques de perte seront faibles, mais n’anticipons pas trop !

Par Claire Bourhis

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